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Association NAYE DISHA
14 février 2005

Interview de Gladson

Boris, Gladson, Pinki et Poonam...

Gladson, notre correspondant en Inde, a répondu à quelques questions pour mieux vous expliquer son travail. (traduction : Maryannick)

Alexandra et Boris : Gladson, notre programme a commencé il y a quelques mois, quel est ton sentiment aujourd'hui ?

Gladson : C'est vraiment un bon début. J'en suis très heureux, cela se passe très bien. Je reçois beaucoup de retours des gens et même de certaines associations qui apprécient cette initiative.

Qu'est-ce qui te motive pour faire ce travail ?

Gladson : En ce qui concerne le travail social, depuis mon enfance, j'ai été motivé par mes parents, qui ont été assassinés. Quant au programme de parrainage d'enfants, l'histoire remonte à Pune, quand Boris, Alex et moi avons rencontré deux orphelins, Atul et Swati dans une décharge. J'ai été abasourdi quand j'ai su leur histoire. Cela m'a ramené à ma propre histoire et j'ai été choqué. Ensuite, j'ai été encouragé par Boris et Alex, qui ont eu l'idée d'un programme de parrainage. Enfin, j'ai décidé de commencer ce travail.

Que pourrais-tu répondre aux gens qui disent qu'il y a trop à faire dans ton pays ? N'est-ce pas frustrant de ne pas pouvoir faire davantage ?

Gladson : C'est vrai, mais nous devrions nous souvenir que Rome n'a pas été construite en un jour. Il vaut mieux être un jeune optimiste qu'un vieux pessimiste. Il vaut mieux changer la vie d'une personne plutôt que d'attendre de pouvoir en sauver des centaines.

Que représente l'éducation des enfants en Inde (ou le manque d'éducation) ?

Gladson : Généralement, les enfants des familles riches ou des classes moyennes vont à l'école. Mais les enfants des familles pauvres ne vont pas à l'école, quelques-uns vont dans les écoles gouvernementales. Mais les performances des écoles gouvernementales sont très médiocres, alors ils arrêtent après quelques jours. Chez les pauvres de certaines communautés, vous avez peut-être 10 personnes sur 100 qui vont à l'école ! Dans certains villages, même aujourd'hui, aucune fille ne va à l'école, c'est trop choquant !

A quelles sortes de difficultés es-tu confronté dans ton travail quotidien en ce qui concerne ce programme ?

Gladson : Beaucoup de gens me demandent ce que je gagne pour ce travail ou pourquoi je fais ce travail, pourquoi je ne travaille pas pour le gouvernement. Beaucoup pensent que je travaille pour mon propre intérêt. Quelquefois, cela m'irrite et je me sens également frustré, mais je suis capable de me motiver dans ces situations, c'est une bonne chose pour moi.

Qu'aimerais-tu changer en Inde si tu le pouvais ?

Gladson : J'aimerais changer tout le système, qui est basé sur la féodalité et le patriarcat. Vous voyez comment les pauvres, les gens des tribus, les Dalits (intouchables) et les femmes sont traités dans le pays...Vous avez tout pour les riches mais rien pour ces gens marginalisés. Par exemple, les riches ont facilement accès à l'éducation, à la santé, à l'eau potable, aux routes, à l'électricité, etc...mais seuls quelques pauvres y ont accès. Les riches traitent également les pauvres comme des gens de seconde classe. Et particulièrement les gens des tribus, les Dalits et les femmes sont traités comme moins que des êtres humains. Alors, il faut changer cela.

Que voudrais-tu dire aux parrains et aux donateurs de Naye Disha ?

Gladson : D'abord, j'aimerais les remercier. C'est très stimulant pour moi d'obtenir des parrainages de couples qui ont déjà leurs propres enfants ou d'un couple de jeunes mariés qui auront des enfants dans l'avenir. Vous ne pouvez même pas imaginer une telle aide en Inde. Quelques-uns peuvent donner de l'argent, mais le parrainage n'est pas possible du tout en Inde.

Qu'est-ce qui est le plus important pour réussir dans un tel programme ?

Gladson : La sensibilité, l'engagement, le dévouement, l'honnêteté, le travail et la patience, la confiance mutuelle, l'efficacité, une relation cordiale et une très bonne communication.

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