Voyage en Inde de février 2009.

Bonjour,

Voici un compte-rendu de mon voyage en Inde en février 2009. Ce voyage a été l’occasion de revenir avec des souvenirs : des dessins, des photos, des vidéos.
Arrivé en Inde depuis le Népal, j'ai commencé ma visite par la ville de Patna, où j’ai retrouvé notre ami Gladson, toujours très impatient de nous voir. Rappelons que les enfants sont situés dans deux villes différentes, Patna et Ranchi. A Patna nous parrainons des enfants de la caste des Musahars (Intouchables chasseurs de rats), alors qu'à Ranchi nous parrainons des enfants issus de tribus. Les enfants à Patna sont répartis dans deux écoles différentes. Pinkie et Poonam sont dans une école située dans la banlieue de Patna alors que les autres enfants sont dans une école située à quelques kilomètres de Patna en pleine campagne.

 

Pinkie et Poonam dans l'internat

Nous avons consacré la première matinée à la visite de l'école de Pinkie et Poonam. C'est une école qui compte une dizaine de classes. Lors de mon passage, les enfants préparaient les examens de fin d'année qui durent en général toute une semaine. Nous ne sommes donc pas restés très longtemps car c’est une période chargée pour les enfants et ils sont tous en révision, prenant très au sérieux ces examens. La fin de l’année scolaire est en mars et les cours reprennent en avril. J'ai visité les classes dans lesquelles étudient Pinkie et Poonam et également l'internat dans lequel elles dorment, qui se situe au dessus des classes. Il y a dans cet internat une dizaine de garçons et trois filles (dont Pinkie et Poonam). Gladson a profité de cette visite pour leur acheter du matériel de dessin. En effet, c’est au cours de ses fréquentes visites qu’il fait les achats nécessaires aux enfants (fournitures pour l’école, vêtements, etc.). Lors de ma visite de l'internat, Pinkie et Poonam m'ont montré leurs cahiers et j'ai eu droit à quelques chansons improvisées avec leurs camarades pensionnaires.

L'après-midi, nous nous sommes rendus à l'autre internat, où sont Fula, Lakho, Lalti, Nitu, Ritu, Guddy et Pooja. Celui-ci ne se trouve plus à côté de l'école mais à quelques kilomètres dans la banlieue de Patna. Il a été transféré pour se rapprocher des bureaux administratifs de l'école. Cet internat accueille une quinzaine d'enfants dont 7 parrainés par Naye Disha. Les enfants rentrent de l'école, dans un mini-van appartenant à l'école, vers 15h. La première chose qu'ils font en arrivant est de se changer car les enfants indiens portent tous un uniforme à l’école. Ils font ensuite une petite toilette. Ensuite, le « déjeuner » est préparé par une jeune cuisinière qui travaille à l’internat à temps plein : elle s’occupe de la cuisine, elle fait les courses, et surveille les enfants, aidée d’une institutrice. Le bâtiment dans lequel est installé l'internat est très bien tenu. Les enfants dorment à plusieurs sur des grands lits, comme c’est souvent l’usage en Inde (si l’internat est mixte, les filles sont bien sûr séparées des garçons). Chaque enfant dispose d’une petite cantine métallique dans laquelle leurs affaires personnelles sont rangées. Après le repas, c’est temps libre jusqu'à 17 heures et ensuite, tous rejoignent les bureaux du directeur pour faire leurs devoirs. L’ambiance de cet internat est très familiale et conviviale. Ils restent jusqu'à 19h30 et reviennent à l'internat pour manger et se couchent vers 21 heures. Nous envisageons avec Gladson de mettre Pinkie et Poonam aussi dans cet internat. Ainsi, elles retrouveront les autres petites filles de Naye Disha, avec lesquelles elles s’entendent bien. Il m'a semblé être un meilleur choix que celui où elles sont actuellement : mieux tenu, mieux organisé.

Le lavage des mains...

De gauche à droite, Lalty (à côté du garçon), Guddy (devant au milieu),  Fula ( derrière Guddy),  Pooja (à côté de Fula),  Ritu (en bas à droite), Lakho (en haut à droite).

Au cours de cette journée j’ai pu constater que les enfants étaient épanouis, en bonne santé et satisfait de leur vie d’internes. Seule Nitu manquait à l’appel : en effet, sa grand-mère avait récemment décidé de ne plus l’envoyer à l’école, pour des raisons assez confuses. Nous avons donc décidé de rencontrer avec Gladson sa famille pour débloquer la situation. Lors de cette rencontre, nous lui avons expliqué pourquoi il était important qu’elle ne quitte pas l’école, et qu’elle s’y rende régulièrement. Finalement, la grand-mère s’est engagée à respecter le retour à l’école. Il arrive en effet assez souvent que certaines pressions s’exercent dans les villages, ou dans l’entourage familial, pour empêcher les petites filles d'aller à l'école afin qu'elles restent travailler à la maison ou dans les champs. Depuis mon retour, Nitu est bien revenue à l’école comme convenu, et Gladson reste vigilant.

Nitu, au milieu, depuis son retour à l'école-mars 2009.

Le lendemain matin je suis allé visité l'école de Fula, Lakho, Lalti, Nitu, Ritu, Guddy et Pooja. Elle se situe dans la campagne un peu en dehors de Patna. L'endroit est très calme et très agréable. J'ai visité les classes de chaque enfant, composées de 25 enfants environ. J'ai regardé les cahiers de chacun : les mathématiques, l'hindi, la géographie, l’histoire, etc…Devant les classes, la cour de récréation est entourée de champs et de petits villages. J'ai pu rencontrer le directeur et les différents professeurs. Tous m’ont dit que les enfants de Naye Disha étaient très motivés et que leurs résultats étaient bons.

Ritu, Fula, Guddy, Pooja, Lakho et Lalti devant leur école.

Après trois jours passés à Patna j'ai pris, toujours accompagné de Gladson, un train de nuit pour la ville de Ranchi. La grande nouveauté à Ranchi est que Gladson a rassemblé une partie des enfants dans un petit internat qu’il a aménagé près de l’endroit où il vit et où il a son bureau. Ainsi, Bahlen, Jaishree, Megha, Alka, Vinay, Pratima, Mary, Archana et la petite dernière Pooja vivent maintenant tous ensemble. Gladson emploie une jeune fille qui prépare les repas, qui entretient la maison et qui s'occupe des enfants quand ils rentrent de l’école. Il y a également une institutrice qui vient tous les soirs pour aider les enfants à faire leurs devoirs. L'entente entre les enfants est très bonne. Depuis qu’ils vivent ensemble ils ont appris à mieux se connaître et il y a dans cette petite « auberge espagnole » une très bonne ambiance.

J’ai également visité les différentes écoles où vont les enfants. Certains enfants étudient en anglais, d’autres en Hindi. L’anglais est préférable mais lorsque les enfants commencent leur scolarité en Hindi, il est toujours difficile de leur faire changer d’école et de langue. J’ai également rendu visite à Mickäel qui lui, vit avec sa mère et à Pankaj qui étudie dans une institution qui prépare de futurs prêtres. Ce campus religieux est situé à une centaine de kilomètres de Ranchi et a la particularité, outre le fait d’être une excellente école, de former également des sportifs de haut niveau. Beaucoup d’enfants ne vont pas jusqu’au bout de leur engagement mais le temps de leur présence, ils profitent d’un enseignement de très grande qualité.

J’ai bien entendu confié à Gladson les cadeaux donnés avant mon départ par les parrains, pour qu’il les remette personnellement aux enfants, et pour qu’il n’y ait pas de jalousies, j’ai également veillé à ce que tous les enfants aient un cadeau ou des cadeaux collectifs. J'ai en effet acheté quelques jeux collectifs pour les enfants de Ranchi dont un Karam (billard indien), des raquettes de badmington, des ballons, des jeux d’échecs et également une mappemonde.

Les enfants de Ranchi jouent au badminton et au football derrière l'internat. Au premier plan avec le ballon, Pooja la dernière petite fille parrainée.

A l’occasion de mes visites dans les écoles, et sur les conseils de Gladson, nous avons rencontré quelques enfants, qui auraient besoin d’un parrainage. Par exemple, la petite Mercy, qui est totalement orpheline, qui a été recueillie par le directeur de l’école de Patna, pour laquelle il serait bon de trouver une solution durable.

En conclusion de mon séjour, j’ai été très satisfait du travail de Gladson et de l’évolution des enfants. Pour certains, cela fait déjà plusieurs années que je les rencontre et je peux constater leur épanouissement. Dans l’ensemble, j’ai également constaté que les résultats scolaires étaient bons, voire pour certains, excellents (cf bulletins qui vous ont été envoyés), et qu’au-delà de la scolarité, Gladson s’occupait de tous les problèmes que peuvent rencontrer les enfants, dont les problèmes de santé : en effet, dès qu'ils apparaissent, il met tout en œuvre pour les résoudre, ce qui est rassurant et ce qui nous a confortés dans l’idée que la solution de l’internat permettait une surveillance permanente et sérieuse. Ces problèmes de santé nous rappellent aussi l’importance de garder une part du montant de chaque parrainage en cas de nécessité de soins. Comme exemples, voici ce qu’ont pu avoir les enfants : Pinki a eu un abcès à la bouche qui a demandé de nombreux examens médicaux et plusieurs semaines de traitement, Poonam souffre de bronchite chronique, Megha a eu un ténia. Tous ces problèmes ont été traités et les enfants restent sous surveillance. Gladson règle aussi des problèmes moins graves mais très importants pour suivre une bonne scolarité. Il s'est par exemple rendu compte que Jaïshree et Seema ne voyaient pas très bien et aujourd'hui elles portent des lunettes. Il essaie aussi d'organiser avec les enfants des sorties et des pique-niques pour qu'ils puissent se détendre (à la campagne, au zoo...). Enfin, Gladson essaie de tenir compte des différents caractères  des enfants, ce qui fait toute la différence entre la prise en charge par Naye Disha et celle que peut assurer une association de parrainages d'une taille plus importante.

Nous espérons que ces nouvelles fraiches ainsi que les videos vous plairont, n'hésitez pas à nous poser vos questions ou à nous envoyer des messages, des photos, etc. D'autres vidéos seront en ligne très prochainement.
A bientôt.
Alex et Boris.